Le cinéma a convoqué plusieurs fois la salope pour raconter la ruse, la femme fatale, celle qui
allait prendre le pouvoir sur l’homme.
« Touche pas au grisbi, salope » crie, en serrant les dents, Francis Blanche dans le film de
Lautner « Les tontons flingueurs » sur des dialogues d’Audiard.
Et ce scénariste et dialoguiste ne s’est pas privé d’offrir des textes tels que « Tu es une belle
salope, mais je t’aime », comme un mot doux susurré par un cruel caïd ou pour décrire un
homme traître « Ah, le Didier, c’est une belle salope ». « Salope » appliquée ici à la gent
masculine, comme un synonyme de traîtrise.
Bedos, dans sa période « one man show avec personnage » s’écrie, en cherchant dans les pages
d’un magazine comme « Lui » « Où elle est passée ma salope ? Où elle est ??? ». En opposition
à « la mémère » de la maison.
La salope de cinéma et des « one man shows » est souvent jetée à la tête du spectateur comme
un fantasme. En opposition à la maman raisonnable. De nombreux films italiens ont d’ailleurs
souvent impressionné sur la pellicule des personnages masculins lançant une phrase proche de
« Toutes des salopes, sauf ma mère ».
Toujours dans le cinéma italien, le grand cinéaste du genre giallo : Lucio Fulci n’hésite pas pour
donner tout l’exotisme et la sauvagerie à son film de l’intituler : « Les salopes vont en enfer ».
SILENCE ! Comme on dirait dans les allées d’un hôpital ou sur un plateau avant de mettre en
boite un plan, une séquence.
SILENCE est le troisième titre qui viendrait compléter la trilogie des « S » : SALAUDS DE
PAUVRES, SALOPES, JE T’AIME et SILENCE !
Cela m’a intéressé de proposer ce nouveau thème à une douzaine de réalisateurs, réalisatrices,
pour croiser différentes approches sur ce silence qui réside en nous.
Déjà dans « Salauds de pauvres », la misère pouvait conduire au mutisme, de même que dans
« Salope, je t’aime », le silence de la femme pouvait être une force…
Le cinéma a toujours entretenu des rapports d’affinité avec le silence. Cet art né muet avant de
devenir parlant.
Le cinéma est avec la musique le seul art à pouvoir faire entendre et représenter le silence.
Je voulais justement un film où le mot « SILENCE » serait convoqué pour inquiéter le visible
et avoir des histoires aux multiples facettes.